Ahmed Foued Nejm était fréquemment hôte des prisons de Moubarak, et y avait ses habitudes. Ainsi, à la prison d’appel du Caire (sejn el istinef) il occupait souvent une cellule dont la fenêtre donnait sur la rue. Cheikh Imam venait la nuit s’installer sous la fenêtre de Nejm (repérée le jour par les voisins d’en face), et avec son oud et un ami chargé de récupérer et de lire les papiers que le prisonnier lançait. Le musicien aveugle composait, jouait et chantait, et Nejm donnait son avis ou corrigeait une rime, toujours par écrit. Vers 3 heures, Cheikh Imam rentrait chez lui, sa chanson terminée, à moins qu’il n’ait encore à la travailler avant de la soumettre de nouveau à son ami. C’est ce géant, que rien n’a jamais pu empêcher d’écrire, que les contre-révolutionnaires égyptiens, militaires et obscurantistes, veulent faire taire en l’emprisonnant et en le condamnant. Ils n’ont pas osé lui signifier le délit qu’ils lui reprochent : empathie aves son peuple et avec sa révolution, défense des intérêts supérieurs du peuple égyptien qu’il aime tant. Ils ne parviendront pas à le faire taire, faisons en sorte qu’ils ne lui fassent pas de mal, qu’ils le relaxent rapidement, pour le plus grand bien de l’art, mais aussi de la justice : ceux qui, partout dans le monde, ont fait taire les poètes ne l’ont pas emporté au paradis.
Les chaînes ne peuvent rien contre les pensées libres..
RépondreSupprimer« Quand le soleil se noie dans une mer de brume,
Quand une vague de nuit déferle sur le monde,
Quand la vue s'est éteinte dans les yeux et les cœurs,
Quand ton chemin se perd comme dans un labyrinthe,
Toi qui erres et qui cherches et qui comprends,
Tu n'as plus d'autre guide que les yeux des mots. »