mardi 21 février 2012

جانى نهار يا تونس، و ريت فيك رجال (Par Nadia Ben Salah)



جانى نهار يا تونس، و ريت فيك رجال 
خارجة تنادي بحقوق النساء
فرحت وزغردت وقلت
هاو فهمو.. الي حريتهم ما تعني شي ما دامنا مكبلين
هاو فهمو.. الي كرامتهم فانية مادامنا مقموعين
هاو فهمو.. الي الحراك النسوي عمرو ما كان ضدهم
و الي الذكورية فاشية... لا ترحم لا نساء لا رجال
فرحت و قلت ليوم
رجالنا معانا
باش يدافعو على حقنا في الصحة والتعليم و الشغل و الميراث و الجنسية
و باش يناضلو معانا ضد العنف اللفضي والجسدي و المعنوي
وضد التحرش الجنسي والتمييز و التهميش والتفقير
اما طلع خاطيهم
 طلع خاطيهم سامحوني
خاطيتهم مشاكلنا
خاطيتهم قضايانا
سامحوني الرجال الي ريتهم في تونس ليوم
خرجو يدافعو على حقنا باش نلبسو النقاب
والا حقهم باش يلبسونا نقاب 
الله أعلم...
و تلفتت نلقاهم عاليمين وفطنت اللي انا عليسار و الي ما بيناتنا كياس.. ما هو كياس
و الي في جنبي نساء ورجال لا جات لباردو بمطالب نسوية ولا ضد النقاب
ناس جات تقاوم في الدكتاتورية.. بنساها ، وبرجالها
وريتكم نساء بلادي
الراس عالي والصوت مبحاح
الي بايته في باردو ثلاثة ايام ما رقدتش
والي دفنت ولدها والي قتلو مازال ما تحاسبش
و الي ما بين الخدمة والدار و الصغار و النضال و هي باقي واقفة و ما تعبتش
و عاليمين الكاميراوات تتصيد 
تشعلشي وحدة فيكم سيقارو يا نساء بلادي
اتبصشي فيكم وحدة و تتعرا يا نساء بلادي
العينين فيكم تاكل والافام فيكم سكاكن
و الذيوبة فيكم تترصد
و انتوما واقفين... و انا واقفة
وخزرت لرفاقنا
لاصدقائنا
لرجالنا
الي ليوم معانا اليد في اليد
وقلت زعمة يا تونس يجيني نهار
ونشوف فيك رجال
خارجة تنادي بحقوق النساء 
رجال فهمو.. الي حريتهم ما تعني شي ما دامنا مكبلين
 رجال فهمو.. الي كرامتهم فانية مادامنا مقموعين
و فهمو.. الي الحراك النسوي عمرو ما كان ضدهم
و الي الذكورية فاشية... لا ترحم لا نساء لا رجال


jeudi 16 février 2012

Chemin miné des sit-ineurs du bassin minier


Plus d'un mois après les élections du 23 Octobre (des membres de l'assemblée nationale constituante), un sit-in a été organisé au bardo, devant le siège du parlement.
Ce sit-in a été baptisé Bardo 1 (en référence aux kasbah 1 et 2, et ce qui laisse présager d'autres éventuels sit-in).
ça a commencé par un  rassemblement contre les projets du règlement provisoire des pouvoirs publics et du règlement intérieur de l’Assemblée nationale Constituante, (qui mettrait en péril la démarche démocratique du Pays et tendrait à installer une nouvelle dictature).
D'autres mouvements ont rejoint ce rassemblement et un sit-in a été annoncé.
Parmi ces mouvements, on a réussi à contacter quelques jeunes sitin-eurs du bassin minier.
Victimes de lynchage sous Ben Ali et même post 14 janvier, ces jeunes sit-ineurs nous ont exprimé leur réticence et leur méfiance vis à vis des médias, qui désinforment, et dénaturent la cause de leur mobilisation en l'exprima.
H'san 22 ans, porte parole improvisé du groupe, insiste sur le volet social de leur mobilisation, "nous ne sommes pas venus pour dénoncer ce que font les politiques, ça fait des années que l'on subit les mêmes frasques". "notre région est la plus riche, en minerai de phosphate [NDLR], malgré cela, nous sommes les plus pauvres. On ne demande pas l'exclusivité des rentrées d'argent, nous sommes conscients de l'importance de cette industrie pour l'économie de la tunisie, et nous aimons notre pays."
Ali, 25 ans, ajoute : "nos revendications sont claires et nettes : 1- égalité, 2- liberté, 3- dignité, 4- droit à l'emploi (au moins une personne de chaque famille). Rien n'a changé pour nous, on subit toujours le même système de Ben Ali, les médias de Ben Ali et surtout l'administration de Ben Ali! On demande aussi l'annulation de la liste frauduleuse des personnes recrutées (1) et la traduction en justice des responsables des actes de saccage et de vandalisme dont a été victime la Compagnie de Phosphates de Gafsa (2)". Le PDG de cette compagnie était exilé [NDLR]
Le jeune H'san reprend la parole : " Nous insistons sur le caractère social de notre mobilisation, nous sommes venus jusqu'au Bardo, pour nous faire entendre. La direction a répondu aux abonnés absents à chaque fois que l'on exprimait nos doléances. Nous savons que nous ne pouvons pas compter sur nos médias pour parler de notre cause, nous n'avons pas oublié, non plus, le Blackout médiatique de 2008. 13 de nos frères sont morts sous les balles du régime, et les médias parlaient des prouesses de Ben Ali. Aujourd'hui, c'est pareil, ou même pire, on subit de plein fouet, une campagne de lynchage et de stigmatisation (3), et ces professionnels de l'information participent à cette nouvelle mascarade. Et enfin, nous invitons tous nos compatriotes à venir visiter notre région, pour voir de leurs propres yeux l'ampleur des dégats, la pollution (qui nous ronge à petit feu) et surtout la disparité dont nous sommes victimes..."
Nous quittons ces jeunes sit-ineurs avec un pincement au coeur en repensant aux "motivations de la révolution de la dignité"


(1) de 12000 demandes d'embauche, 300 seulement ont attéri au bureau de la direction, un tri sélectif aurait été improvisé!
(2) Ces actes de vandalisme ont été fait le soir même de l'annonce du résultat du concours annoncé sur internet, les personnes étaient chez eux à attendre la délibération des résultats! Les agents de la protection civile (les pompiers) ne seraient venus qu'après 24 heures!
(3) Les sympathisants du "nouveau régime" n'hésiteraient pas à les lyncher, soit en les traitant de voyous venus jouer les trouble-fête (de la nouvelle démocratie) soit en les accusant d'être manipulés par l'élite bourgeoise de Tunis
Athena


mercredi 15 février 2012

Bonnes feuilles: extraits de "Vers la démocratie?" : Sur l'évolution du parti destourien




Sous Bourguiba, le parti est une structure contrastée

Ainsi, en Tunisie, sous Bourguiba, l’idéologie officielle était celle de l’Union Nationale, et prétendait que toutes les classes et « catégories » de la nation devaient bénéficier ensemble de l’indépendance et de ses bienfaits. Dans cette optique, le Destour *, parti unique de fait, était le lieu de la concrétisation de cette Union Nationale : toutes les classes et fractions de classes étaient censées y être représentées, directement et par des individus, ou au titre de telle ou telle organisation nationale – syndicat ouvrier ou patronal, organisation d’agriculteurs, de femmes… – dont on ne savait déjà plus très bien si elle était le moyen d’expression de ses membres auprès du pouvoir ou au contraire celui de faire exécuter dans son domaine les décisions de ce pouvoir. Il devait y avoir des deux au début, et existaient certainement des va-et-vient, comme cela s’est vu tragiquement à l’occasion de la crise avec l’UGTT (le syndicat ouvrier, en janvier 1978), contrairement à la rupture totale qui avait eu lieu avec les étudiants et la suspension des activités de leur organisation, l’UGET, devenue incontrôlable en 1972…
Dans la logique de cette idéologie, dans celle du maintien au pouvoir, non seulement par la répression contre les contestataires**, mais aussi par la domination idéologique sur le pays (« l’hégémonie » par rapport à la répression), accompagnée d’un intense effort pédagogique pour populariser la démarche et le projet, le parti destourien est resté un lieu de coexistence de tendances différentes, voire opposées. Lorsqu’un choix, comme celui des coopératives et de la collectivisation, « du socialisme destourien », entre 1963 et 1969, était contesté, ceux qui n’étaient pas d’accord n’étaient pas exclus du parti, ni même des instances dirigeantes, ils se soumettaient en silence, faisant parvenir leurs réserves, critiques et craintes au « Combattant suprême ». Les interventions directes de Bourguiba contre telle ou telle tendance se produisaient à chaque fois que cette tendance, devenue hégémonique, voulait écarter les autres : crise de 1969 où l’hégémonie de Ben Salah et des bureaucrates qui se constituaient en parasites directs de la collectivisation finit par dresser toutes les autres fractions, et particulièrement la paysannerie contre le pouvoir, et où la gravité de cette opposition obligea Bourguiba à réprimer Ben Salah, en qui il avait vu, non seulement le chef d’une fraction, mais un aspirant au poste de Président… ; le congrès du parti de 1971 où la tendance « libérale », dirigée par Ahmed Mestiri prend le contrôle du parti, congrès annulé par un autre, l’année suivante, puis congrès de 1979 où c’est au tour de Hédi Nouira, premier ministre en titre et dirigeant de fait du pays, de fomenter une sorte de complot en vue de généraliser dans toutes les structures de l’Etat, à commencer par le parti, sa propre hégémonie, avec l’aide du ministre de la Défense, A. Farhat, et de Hédi Baccouche, Directeur du Parti, que l’on retrouvera dans le coup d’État de novembre 1987.
A chaque fois, la lutte des tendances au sein du parti au pouvoir a pour objectif de capter le monopole et les interventions de Bourguiba de rétablir les équilibres. Jusqu’après le congrès de septembre 1979, où, prenant conscience que ces équilibres étaient trop précaires et incertains au sein du parti unique, il décide d’instaurer la pluralité des partis, pour ménager un espace d’expression des tendances qui ne peuvent déjà plus se faire entendre au sein du PSD. Il faut dire aussi que, à mesure qu’une tendance entrait dans l’opposition décidée à la politique de Bourguiba – sans même évoquer ici ceux qui étaient toujours restés en dehors de la sphère destourienne – elle quittait le Néo-Destour, ou en était chassée, créait un nouveau mouvement, réprimé avec plus ou moins de brutalité, et se raréfiaient les tendances au sein du parti au pouvoir, et celles qui restaient pensaient pouvoir plus facilement éliminer les autres. Ce phénomène d’élimination successive des tendances va dans le sens de la consolidation d’un appareil qui ne dépend déjà plus de telle ou telle tendance.

Pétrification de l’appareil du parti unique

Et l’initiative de Bourguiba arrive trop tard. L’appareil est déjà trop fort, trop rigide, il accepte du bout des lèvres le pluripartisme, mais pas la démocratie. Les élections de 1981, avec la négation totale de la libre expression des électeurs, sont la manifestation de la prise du pouvoir de l’appareil sur les instances dirigeantes. Dès lors, Bourguiba n’est plus le chef de toutes les fractions, il devient celui de l’appareil exclusivement. Et les fractions les plus corrompues, à tout le moins celles qui sont le plus décidées à profiter à fond de leurs privilèges, tiennent le haut du pavé.
La révolte du pain de janvier 1984, manifestation sanglante du fossé qui sépare désormais les masses populaires du pouvoir, de la fin de « l’hégémonie » idéologique et politique du parti destourien sur la société, est le début d’une nouvelle phase, celle de la gestion au jour le jour de la situation, du renoncement complet par le pouvoir aux instruments idéologiques de domination, pour le recours à la seule répression…
C’est que la survie de l’appareil exige un effort sécuritaire intense, d’autant plus que le vide idéologique laisse la place à un nouveau parti unique en projet, la Nahda des intégristes, que le pouvoir avait aidée à se développer pour contrer la gauche, et qui profite de l’essoufflement du PSD et de l’impopularité de sa politique pour se mettre sur les rangs.
La logique de la répression met tout naturellement en avant son principal artisan, Zine El Abidine Ben Ali. Le théoricien de cette répression, Mohamed Sayah, n’a pas saisi à temps la demande de l’appareil de le débarrasser de Bourguiba, sénile, hésitant et manipulé par ses proches, devenu incapable de jouer le rôle d’unificateur ou d’arbitre qu’il s’était fixé, et dangereux pour le parti, car il a lancé l’idée de multipartisme, et contesté dans les faits le monopole absolu du Destour sur la société.
Ici, il faut peut-être introduire une remarque méthodologique : l’appareil, les appareils en général, n’expriment jamais de demandes claires, ils attendent que surgisse celui qui portera la réponse à la question qui leur est posée, et si cette réponse est positive, si elle va dans le sens de leur intérêt, ils soutiennent cette personne, se l’approprient en quelque sorte, et en font leur chef. Sinon, ils suscitent la montée de quelqu’un d’autre, qui apportera la réponse attendue...
C’est à peu près ce qui s’est passé en Tunisie : les affrontements du 26 janvier 1978 marquent l’autonomisation de l’appareil du parti : tandis que Sayah le lance dans la bataille contre la “gauchisation de l’UGTT” et les prémisses de création d’un parti travailliste autour d’un syndicat plus radical que jamais, cet appareil ne fait que défendre son monopole, sans aucun programme politique clair, l’État c’est moi, proclame-t-il tous les jours, dans la foulée de Hédi Nouira, le premier ministre, à qui Bourguiba a laissé une très grande marge de manœuvre. Par la suite, après la tentative avortée de prise du pouvoir de l’appareil, au congrès de 1979, et quand Bourguiba, à celui de 1981, annonce le pluralisme politique, le parti se tait, feint d’accepter la situation..., mais sabote immédiatement l’application du pluralisme, en falsifiant honteusement les élections de novembre 1981, montrant par là son refus de laisser d’autres acteurs politiques entrer en scène. Il suscite partiellement, ou laisse faire sans prévenir les émeutes du pain de janvier 1984 qui, en déstabilisant le régime de Bourguiba, rendent le pays apte à un changement de direction : priorité absolue à la répression et à ceux qui sont capables d’en mettre au point l’escalade et, dans la foulée, liquidation brutale des intégristes, ce qui rend la situation intenable. Et c’est paradoxalement celui qui organise cette répression qui intervient pour calmer le jeu, en faire prendre la responsabilité par Bourguiba, et apparaître comme celui qui a évité la guerre civile au pays. Et, dans le coup d’État du 7 novembre 1987, on ne peut oublier que l’un des principaux acteurs est Hédi Baccouche, celui-là même qui était déjà au premier plan au congrès de 1979...

Après le renversement de Bourguiba, l’appareil saura attendre patiemment (un an et demi, sans jamais quitter le pouvoir) que Ben Ali le reconnaisse officiellement sien. Mais il n’a plus qu’un lointain rapport avec le parti de Bourguiba : plus d’idéologie, plus de références, plus de contradictions, les anciens responsables sont écartés et progressivement et remplacés par des gens qui n’ont en commun que leur soif du pouvoir et leur allégeance à la personne du chef, auteur du « changement ». Changement qui veut quoi, qui mène où ? Personne ne le sait, en tout cas personne ne l’exprime nettement...
Il est extrêmement édifiant de constater que, alors que les discours de Bourguiba, la plupart du temps, étaient des discours programmatiques ou pédagogiques, ceux de Ben Ali sont faits de bilans : depuis le changement, nous avons fait… Comme si les choses accomplies ne l’étaient pas par choix ou à la suite de réflexion ou de discussion, mais par un engrenage des causes et des effets que l’on ne domine pas vraiment…
L’appareil se sclérose, se pétrifie, et entrent en conflit ses deux parties, celle de l’appareil d’Etat proprement dit, plus particulièrement l’appareil de répression lié au ministère de l’intérieur, et celui du parti. Chacune de ces parties veut être essentielle et s’efforce d’éliminer l’autre des décisions, ou au moins la dominer, mais cette dernière résiste. Et, depuis le 7 novembre 1987, on peut aussi lire les événements à la lumière de cette opposition entre les deux types d’appareil, de la domination de l’un ou de l’autre, dans un ballet chaotique où tout le monde se réclame du chef.
Tout cela se déroule sur le fond d’une répression permanente, mais d’une répression qui ne s’affirme pas comme telle, sauf depuis peu de temps vis-à-vis des intégristes. Pour se faire accepter, pas tellement de la société – il est rassuré depuis que les élections de 1989 lui ont confirmé le fait que le PSD, qui devient le RCD, est tout à fait prêt à jouer son jeu et que les Tunisiens ne sont pas en mesure de défendre leurs droits de citoyens – mais de l’étranger dont il a besoin (et qui l’a aidé à prendre le pouvoir) pour obtenir crédits et aides économiques, le nouveau chef adopte le discours dominant, celui de la démocratie et des droits de l’homme. Comme l’omniprésence de l’appareil, avec ses exigences insatiables de pouvoir et d’enrichissement, favorise mal-fonctionnement et surtout corruption, que cette dernière, au niveau des sommets (elle existait déjà du temps de Bourguiba), s’ajoute spectaculairement à celle de la structure, il y a une contradiction fondamentale entre le discours et la réalité de l’action, une schizophrénie quotidienne qui fait de la parole une dérision suprême : et les observateurs analysent de plus en plus les affirmations de liberté, les mesures de libéralisation, en fonction des avantages qu’elles procurent à très court terme à telle fraction du pouvoir, à tel homme d’affaires bien en cour… Et dans les pires moments de répression et de généralisation de la torture, on fait l’apologie d’une démocratie que l’on violente et de droits de l’homme que l’on piétine…




* Nous appellerons le parti de Bourguiba « Destour », même s’il a changé de nom, passant de Néo-Destour à Parti Socialiste Destourien, puis à Rassemblement Constitutionnel Démocrate, après le renversement de Bourguiba.

** L’idéologie de l’Union Nationale était le fond sur lequel se développait l’idéologie du développement, marquée par la construction d’un Etat tout puissant et incontesté, seul capable d’impulser ce développement, une fois admis que la bourgeoisie privée ne pouvait seule promouvoir le développement économique : idéologie adaptée à merveille à l’émergence d’un appareil d’Etat de plus en plus autonome, de plus en plus répressif…

dimanche 12 février 2012

Militantes Tunisiennes! Cause de tous les maux pour certains, panacée des mots pour d'autres...



La femme militante tunisienne, subit de plein fouet, une campagne féroce de lynchage et de stigmatisation.
Après s'être attaqués aux membres de l'Association Tunisienne des Femmes Démocrates l'ATFD, ces "agresseurs" élargissent leur champs d'action pour cibler tout militant de la société civile (en général) et toute Femme militante en particulier.
Essayons de comprendre ce phénomène, et replongeons nous, avant tout, dans l'histoire de la femme Tunisienne (post indépendance)

Bourguiba, a joué la carte de la modernité et, n'a épargné aucun détail ( "jouissant" de sa condescendance et de son rôle "de père d'une nation libérée du joug du colonisateur".)
Pour tourner la page d'une Tunisie colonisée et dominée, il a misé sur les "réformes radicales", en se consacrant, ab initio, à la promulgation du Code du Statut Personnel (CSP). Il en a fait son cheval de bataille. Il a réussi (indéniablement) à faire émanciper la femme tunisienne, mais il a (aussi et surtout) gagné la sympathie de l'autre rive de la méditerranée (et même plus loin) grâce à ça (aux dépens d'autres réformes... politiques)!

Ben Ali n'a fait que suivre la démarche de son prédécesseur. A défaut d'inventer et de créer, il a trouvé qu'il était plus judicieux de poursuivre ce même chemin, d'en faire son dada, et le tour est joué. Nos amis les occidentaux ne pourraient alors que chanter les louanges de ce "miracle tunisien féministe"! Cette "cause" a donc été instrumentalisée à des fins politiques, et tout mouvement féministe (ou conduit par des femmes) étranger au régime a été réprimé et opprimé.
La femme tunisienne s'est retrouvée donc, à servir (à des degrés différents!) comme "vache à lait" à Bourguiba et à Ben Ali .

La révolution de la dignité a bouleversé ce statu quo.
En effet, cette révolution a été faite en absence totale de leader politique. Ce que le monde a vu et retenu  : des images d'hommes et de femmes côte à côte dans les rues, criant en chœur les mêmes revendications (principalement) politiques. Dans certains endroits, nous avons vu des femmes conduire des marches et des manifestations. Il ne s’agissait ni du CSP, ni de revendications pour les droits des femmes et encore moins de la sphère publique. Il s’agissait uniquement de pouvoir politique ; des corps de femmes, des voix de femmes revendiquant le partage du pouvoir politique.
Des images de filles portées sur les épaules des garçons ont fait le tour du monde. Ce qui était assez "insolite" dans une société toujours sous l’emprise du patriarcat, du qu’en dira-t-on, et surtout des milices de Ben Ali.
Ces femmes (ou plutôt, les corps de ces femmes) représentaient alors la négation même des pouvoirs en place : celui de Ben Ali, du RCD, des traditions et du "père".
Malgré le harcèlement et le risque de représailles, les tunisien(ne)s ont décidé de croire en leur avenir, batailler pour (contre vents et marées). Ils ont choisi de vivre librement.
Et comme le dit le célèbre proverbe "si on veut, on peut" et en effet, ils ont gagné cette manche.
Pendant des jours (inoubliables), on "respirait" cet air de complicité paisible entre citoyens et citoyennes, les cercles de débats mixtes meublaient places et trottoirs, filles et garçons sillonnaient Tunis brandissant leurs slogans et criant leurs revendications.
Pour quelques semaines (seulement), les corps des femmes ont cessé d’être dépositaires de haine et de frustration des opprimés, d’être l’objet de la colère et du reflet de tout un malaise social, puisque perçus, entre autres, comme instrument du pouvoir en place. (la fameuse "vitrine de Ben Ali").


Après les élections du 23, les agressions se sont multipliées, mais, elles ont changé de nature. 
La prise du pouvoir par les conservateurs (motivée par une sorte de légitimité électorale) s'est traduite par une nouvelle main mise sur l’espace public, et quelques incidents éclatèrent.
Ca a commencé avec des attaques d'une élue d'ennahdha, Mme Souad Abderrahim, contre les enfants "naturels" et les mères célibataires. Ce qui a provoqué une grande vague d'indignation.
Ces attaques contre cette frange de la société ne représentent-elles pas en réalité un "dénigrement" de cette révolution "bâtarde"' (née sans aucun tuteur). Ne défient-elles pas plutôt ces hommes et ces femmes (entremêlés) qui ont affronté le pouvoir en place? Et enfin, ne traduisent-elles pas une revanche pour rattraper l'absence d'un père de cette révolution?
Autrement dit, ces actes de violence contre la société civile en général, et les militantes en particulier, ne représentent-ils pas en réalité un refus d'implication de ces dernières dans la sphère politico-publique.
Nous, militantes du manifeste 20 Mars, nous posons ces questions!
Notre participation au sit-in du Bardo nous a propulsé dans la ligne de mire des groupes mécontents, (qui viennent attaquer notre mouvement citoyen).
Nos corps de militantes sont-ils agressés parce qu'ils portent une expression politique qui dérange ces conservateurs?!

Conscientes de l'importance de notre rôle dans cette scène (ou plutôt arène) politique, nous avons décidé de ne pas dénoncer (pas immédiatement) ces attaques contre nous. La victimisation ne fait pas partie de nos outils de travail, et on subit assez de diversions pour en rajouter une couche.
Nos amis et camardes (présents avec nous, donc témoins de ces violences) ont adopté ce silence aussi pour protéger le sit-in, et ne pas le faire dévier de ses objectifs.
Malheureusement, ça nous a rappelé le silence des partis et mouvements (qui se disent) progressistes, quand les membres de l'ATFD étaient lynchées. Ce qui aurait pu entraver leurs campagnes électorales, évitant ainsi de s'aventurer sur le terrain glissant des conservateurs (leur fond de commerce électoral).
Nous sommes conscientes que "combattre ces attaques" n'est pas la priorité des objectifs de la révolution, c'est la raison pour laquelle nous avons choisi de nous taire.
Cela dit,nous nous demandons ; en s'occupant à lyncher les militantes, les agresseurs vont-ils épargner le sit-in et ses revendications politico-sociales? En s'attaquant à l'ATFD (à titre d'exemple) les conservateurs vont-ils épargner les mouvements démocrates et progressistes? Faire de nos corps des chairs à canons va-t-il assurer la réalisation des objectifs de la révolution? Avons-nous des garanties?
Le refus des femmes ne cache-t-il pas pas un refus de toute expression politique?
Le rejet du "contenant" ne se traduit-il pas par un refus du "contenu"?
Nos corps de militantes servent-ils comme bouclier ou bouc émissaire? Amortissent-ils les coups reçus par nos mouvements?
N'y allons pas par quatre chemins et posons carrément la question à nos amis et camarades : savez-vous que nos corps sont les cibles d'agressions (verbales et physiques) uniquement parce qu'elles portent une expression politique bien précise? Savez-vous que les attaques contre nos mouvements citoyens passent aussi (si ce n'est surtout) par l'agression de nos corps de femmes?
Chers amis et camarades, votre vigilance pour garantir "le succès" de nos mouvements citoyens et collectifs ne devrait-elle pas veiller aussi à "combattre" les agressions contre nous?
Et enfin, messieurs les acteurs politiques, cette vigilance ne devrait-elle pas se traduire dans vos discours et actions politiques?
  
Militantes de l'association du Manifeste 20 Mars.

jeudi 9 février 2012

حقوق المرأة بين هواجس الرّدة و افاق التّدعيم لأمير المستوري



إختلفت نظرة المجتمعات إلى المرأة عبر التاريخ إذ نجد شعوبا قد حسمت المسألة و جعلت من حقوق المرأة شيئا بديهيّا و من المساواة بين الجنسين أمرا مسلّما به.وفي المقابل نجد شعوبا طغى على ثقافتها الطّابع الأبوي الذكوري بحيث لا يمكن إلاّ للرّجل قيادة العائلة و الدّولة و الخروج للعمل إلخ...هذه النظرة الدونيّة التي ركّزتها العادات و التقاليد في إطار ما سمّته د/امال قرامي بالتضامن الذكوري ,تبيّن أنّها قد تدعّمت ببعض القراءات الدغمائيّة و المتخلّفة للنّصوص الدينيّة بأن صارت حرّيّة المرأة على المحكّ و إعتبروها من المحرّمات الممنوعات كما هو الحال في جلّ التشريعات الإسلاميّة التي تصدر عن مؤسّسات دينيّة مقرّبة من السّلطة و لا تخدم إلاّ مصالحها الضيّقة
تعتبر هذه التشريعات و الفتاوى التي تعكس تصوّرا رجعيّا للنّمط المجتمعي,المرأة موضوعا جنسيّا فحسب 
أي أنّه يتمّ تقزيمها و إختزال شرفها فيما بين فخذيها  بغاية تبرير إقصائها و تطويقها
تعترض المرأة جملة من العوائق التي تحول دون تحقيق و إقرار الحرّيّة التّامة و المساواة الكاملة بينها و بين الرّجل فإسمحوا لي بإستعراض أهمّها

العائق الدّيني

لا تمثّل الأديان في حدّ ذاتها عائقا أمام تطوّر منظومة حقوق المرأة بل يمكن إعتبارها عاملا من عوامل تقدّمها و تقدّم المجتمعات و لكن العائق الرّئيسي هو التأويل الأبوي و السّلطوي و المحتكر من قبل فئة الرّجال الشيوخ فقط.تلك التأويلات التي لا ترى مانعا من تشريع التعدّي على المرأة و إعتبارها كائنا ضعيفا و ذلك عبر إصدار سيل من الفتاوى الاتية من ماوراء التاريخ...لغاية وحيدة ألا وهي ضرب كلّ محاولة لإخراج المرأة من غربتها و عزلتها.

العائق السياسي

 مع وصول أحزاب إسلاميّة إلى الحكم في كلّ من تونس و مصر و المغرب...أصبح المشهد أكثر تعقيدا ذلك أن ّ هذه الأحزاب تمهّد الطريق لإرساء مقوّمات الدولة الثيوقراطيّة بما لا يخدم المساعي نحو تأسيس دولة الديمقراطية  و المواطنة حفاظا و تدعيما لمكتسبات المرأة
لئن إختلفت التيّارات الإسلاميّة فإنّها تتشابه  في رفضها للمبادئ العلمانيّة التقدميّة للديمقراطية كمفهوم شامل يكفل حرّية المعتقد و لا يميّز بين مواطن و اخر على أساس جنسي أو عرقي أو ديني.أعتبر هذا الرّفض بداية لعودة إلى الوراء.

العائق الإقتصادي

ترتبط وضعيّة المرأة إرتباطا عميقا ووثيقا بالشأن الإقتصادي ذلك أنّ الموازنات الحاليّة للإقتصاد العالمي هي أيضا تعبير و شكل مغاير للّامساواة إذ غالبا ما نجد أن نسبة الرّجال العاطلين عن العمل أقلّ بكثير من نسبة النّساء العاطلات عن العمل.
كما يمثّل العنف الإقتصادي أحد أبرز أشكال العنف الموجّه ضدّ المرأة بصفته الحاسم في ما يخصّ وضع المرأة و مشاركتها في الحياة العامّة

العائق الإجتماعي أو إشكاليّة العقليّات

لا تتغيّر السلوكات إلاّ بتغيّر العقليّات التي لا تتغيّر بدورها إلاّ بتغيّر السياسات.
لئن إنتفضت شعوب تونس و مصر و ليبيا و اليمن و سوريا و البحرين...ضدّ أنظمة فاسدة رافيعن شعارات الحرّيّة و الكرامة فإنّ العقليّات بقيت متحجّرة إجمالا الأمر الذي ولّد التطرّف الدّيني و التّعصب الجنسي
هذه العقليّات التي لازالت متشبّثة بثقافة موروثة ترى في المساواة بين الجنسين خطرا داهما على الهويّة الخصوصيّة لكلّ شعب في حين أنّ الحقوق النسويّة تتميّز بكونيّتها و شموليّتها و غالبا ما تثير ردّات فعل عنيفة و متوتّرة مثلما هو الحال عندما يتمّ تناول مواضيع حسّاسة مثل إمامة المرأة للصّلاة  أو المساواة في الميراث.

في المسكوت عنه في قضيّة حقوق النّساء

 /المرأة ممنوعة من إمامة الصلاة في حين أنّ القران لم يمنعها من ذلك
/المرأة شبه ممنوعة من ممارسة العمل السياسي و خاصّة تحمّل مسؤوليّات
/تكفّر المرأة عندما تمتهن الأدب و تنغمس في كتابة الاثار الأدبيّة مناهضة بذلك القيود الإجتماعية
/تضرب و تعذّب المرأة المثليّة فقط لأنّها مثليّة
/تتعرّض المرأة يوميّا إلى إعتداءات جنسيّة من الغمزة إلى الإعتصاب
/الإعتصاب الزوجي أصبح ظاهرة مستشرية لكن يتمّ تفادي الحديث عنها لأسباب سياسيّة
/منع المرأة من الزواج بغير المسلم
/منع المرأة من تغيير دينها
/منع المرأة من إختيار لباسها بما لايضرّ بالأمن العام كما هو الحال في النّقاب

تساؤلات...معروفة الإجابات

ما الذي أصاب المسلمين كي يصبح دينهم معادلا للرجعية و التشدد؟ ما الذي حصل للمسلمين كي يكتب لهم أن يعيشوا حياتهم كلها تحت أنقاض أولئك الفقهاء الشيوخ؟ "هل أصبح الفقه في علوم الدين في العالم العربي و الإسلامي يقاس بطول اللحية؟" على حد تعبير د.الطالبي.هل يستحق المسلم كل ذلك التحجر في تأويل ايات القران الحكيم؟ هل إن قدر المسلم هو أن يجد نفسه مخيرا بين شيئين لا ثالث لهما فإما أن يتخلى عن دينه-على حريته في ذلك-و إما أن يتدين تدين الإسلاميين؟ أليس الإسلام إسلام الوسطية و الإعتدال؟ ألم يأت ديننا الحنيف للقطع مع الجهل و الإستبداد بشتى أشكااله؟ أليس كل مسلم هو إمام على نفسه؟ أم إن شيوخنا هم أدرى بأمورنا من أنفسنا؟ ألم يحن بعد الوقت لمصارحة بعضنا البعض و كشف الحقيقة؟ ألم ينته بعد زمن التأويل المتحجر للنص القراني؟ أليس من حقنا تدعيم ما بدأه بعض العلماء من عقلنة و تجديد و تنوير؟ كيف لا و قد أسس الأساتذة التي ذكرهم و غيرهم مدرسة التجديد في الفكر الإسلامي...محمد الطالبي و يوسف الصديق و عبد المجيد الشرفي و ألفة يوسف و امال قرامي و إقبال غربي و سلوى شرفي...تساؤلات معروفة الإجابات لا محالة...

خاتمة

أعتقد جازما بأنّ الوضع العامّ للمرأة حول العالم هو وضع مريب و يبعث على الخوف...لسيّما عندما نتذكّر بأنّنا فد تجاوزنا العام 2011...فإلى متى سيظلّ الدّفاع عن حقوق المرأة من أولويّاتنا؟



أمير المستوري

 النّاطق الرّسمي بإسم شباب جمعية ميثاق 20 مارس بباجة


(ماذا ننتظر؟ المعركة انطلقت رسميا (جوهر بن مبارك



المتأمل جيدا في الفصل الثالث من التنظيم المؤقت للسلط العمومية و المشروع الدستوري للنهضة والتوازنات العددية داخل المجلس التأسيسي يستطيع أن يتلمس طبيعة المعركة القادمة و محطاتها الأساسية : ستكون معركة الدستور أولا ومعركة الاستفتاء على الدستور ثانيا
 الاستفتاء على الدستور قادم لامحالة فالنهضة المتأكدة من قدرتها على تمرير مشروعها بأغلبية ٥٠% فصلا فصلا ستدفع به الى الاستفتاء دون البحث عن اغلبية الثلثين و ما يتبعها من تنازلات على مستوى المحتوى الايديولوجي و العقائدي للمشروع، هذا التمشي هو الذي يبرر راديكالية المشروع الذي تتطرحه استراتيجية بدأت ملامحها واضحة منذ شهرين على الأقل و عناصرها

1- الاعتماد على الأغلبية التي تتمتع بها لصياغة دستورها

2- السعي للهيمنة على لجان الصياغة من أجل بلوغ ذلك حتى وان كان على حساب 

حلفاءها في الترويكا (تمسكها برئاسة الجنة التنسيقية و رفض اسنادها لحليفها بن جعفر 

في معركة كادت تعصف بالترويكا الحاكمة)

3-تجنب التنازلات التي قد تضعف الجبهة الداخلية للحزب و حلفاءه الطبعيين في 

خصوص مسألة الهوية و الشريعة كمصدر أساسي للتشريع (الفصل 10)

4- الدفع بالمشروع الى الاستفتاء دون البحث جديا عن التوافقات حتى مع حلفاءها في 

الحكم

5- جر الحوار والاصطفاف بخصوص الدستور الى الحقل العقائدي ووضع مسألة  

الهوية و الشريعة في قلب المعركة من أجل ضمان الفوز بالاستفتاء (يبدو ذلك واضحا
   
من خلال تكثيف البنود المتعلقة بذلك في مناورة استفزازية لجر خصومها الى حلبتها  

المختارة)


هذه الاسترايجية ستمكنها من تحقيق حزمة من الأهداف بحجر واحد:


1- كتابة الدستور الذي تريد و تعزيز الوحدة الدخلية للحركة و تدعيم جبهة الحركات 

الاسلام السياسي.

2- اعطاء هذا الدستور القوة و المشروعية عبر عرضه على الاستفتاء الشعبي فينتقل 

من دستور حزب الى دستور الشعب فتحدث بذلك اختراق سياسي و ايديولوجي تاريخي 

يضع الحركة في مدار الحكم و السلطة نهائيا.

3- فتح معبر آمن و طريق معبدة للفوز بالانتخابات التشريعية و الجهوية و البلدية التي 

ستعقب اقرار الدستور في صورة الفوز بالاستفتاء.

علما , و حديثي هنا للقوى الديموقراطية التي تستعد لمعركة الانتخابات و تعد العدة 

للتداول على السلطة و تلقف الحكم, أن المعركة الدستورية و معركة الاستفتاء على 

الدستور هي وقائع سياسية ذات كثافة عالية للغاية و نتائجها ستكون حاسمة التأثير على 

نتائج الانتخابات التي ستليها مباشرة.

بعبارة أوضح: من سيفوز بالمعركة الدستورية والاستفتاء سيفوز لا محالة بالانتخابات 

التي ستعقبها ومن سيهزم في الأولى سيهزم في الثانية و ذلك بقطع النظر عن الصيغة 

التنظيمية التي سيخوض بها الانتخابات.

أسئلة كثيرة تبقى في الذهن بقطع النظر عن استراتجيات الخصم السياسي هل نحن 

جاهزون؟ مذا أعددنا لهذه المعركة التي انطلقت ر سميا اليوم؟ هل وضعنا ملامح خطة؟ 

هل نحن بصدد حتى مجرد التفكير في ذلك جديا؟ ألسنا بصدد ارتكاب الخطأ القاتل: 

اعداد التداول مباشرة و التصويب من بعيد خار ج المرمى؟

الوحدة أو التوحيد, مهما كان شكلها, الاستراتيجية التي يمكنها أن تعدنا لخوض المعركة 

الحقيقية و الفوز بها تقوم ر بما على ثلاث عناصر دون الخوض في التفاصيل:

1- الوعي بأننا لن ننتصر في المعركة السياسية و الانتخابية دون الأنتصار في المعركة 

الدستورية و الاستفتائية, وعي قادر على تصحيح المسارات.

2- ادراك أننا لن ننتصر في المعركة الدستورية دون الألتقاء حول مشروع مشترك 

نضعه بشكل جماعي و ندافع عنه بشكل جماعي, مشروع دستوري حقيقي يتجاوز 

شعارات الحد الأدنى التي لن تقود الى الإنتصار كما لم تقدنا سابقا الا الى الهزيمة.

3- وضع تصور عملي وميداني يمكننا من نقل الحوار الوطني من مسألة الهوية و 

الرجوع به الى المسائل الجوهرية المتعلقة بالقضايا الاجتماعية (الكرامة)  و مسألة 

الحقوق الإنسانية (الحرية) ومسألة اللامركزية (الديموقراطية)...

لمن لم يتضح له المشهد بعد...لنعد الى المنبع...الى الثورة... ففي شعاراتها و قيمها 

تسكن الحقائق الكبرى و منها تخرج أصفى الرؤى
02/02/2012 

lundi 6 février 2012

Les anciens maîtres sont de retour (Par Gilbert Naccache)



Ils sont rassurés, on ne les renverra pas, peut-être même qu’on les invitera aux différents banquets. Mais l’essentiel était d’être acceptés ; après, ils aviseront, car ils ont confiance dans leurs forces, avec en plus tous leurs hommes (et femmes) qui attendent en silence, dissimulés parmi les autochtones. Il est pour eux temps d’envoyer leur valetaille préparer leur arrivée, leur séjour, leur nourriture… Les anciens maîtres, qu’on avait crus partis ou disparus, annoncent qu’ils vont revenir. Oh, ils ne vont pas tout de suite abattre leurs cartes, ils vont s’habiller à la nouvelle mode, tenir le langage qui a cours et tâcher d’agrandir leur armée avec tous ceux qui ont peur, peur de l’avenir, du changement, de la lutte, de l’instabilité, des références divines, de tout cela ou seulement d’une partie, ou d’autre chose de plus terrifiant.

Mais voilà, les valets qui sont arrivés les premiers n’ont pas saisi qu’il fallait parler autrement, utiliser beaucoup de miel et presque pas de poivre dans leurs plats, faire semblant de comprendre ceux qui disent se méfier… Pour avoir trop longtemps servi en toute impunité les maîtres, et le plus grand d’entre eux, et en avoir été justement récompensés, ils ont pris l’habitude des langages vulgaires, de l’arrogance de ceux qui méprisent ceux qu’on les a longtemps chargé de maintenir la tête baissée. Ils essaient bien d’utiliser le nouveau langage, mais ils n’ont pu se débarrasser de l’accent,  des insultes et des menaces de l’ancien.
Le résultat serait comique, en d’autres circonstances ; les valets chargés de rassurer, tout en décrédibilisant ceux qui ont un discours de méfiance, se comportent de manière à dévoiler les intentions de leurs maîtres et à augmenter le nombre de  ceux qui se méfient. Douloureux dilemme pour les maîtres : renverront-ils avec fracas les valets trop zélés, prenant le risque de ne pas trouver de personnel aussi dévoué, ou garderont-ils les mêmes, en dépit de leurs maladresses ou en essayant de les minimiser, ce qui est tout de même risqué ?

Moncef Dlimi a cru utile de passer l’annonce du retour des destouriens par une lettre ouverte qu’il m’adresse. En d’autres temps, il aurait tenu le propos contenu dans sa « lettre » dans une tribune véhémente du journal l’Action pour justifier les poursuites ou déjà les condamnations dont m’auraient gratifié les juges aux ordres de ses maîtres. Las, les temps ont changé (provisoirement, espère-t-il sans oser le dire), et les juges ne condamnent plus les mêmes. Je n’infligerai pas à mon lecteur sa prose, authentique spécimen d’une haineuse langue de bois destourienne, la même que les « journalistes »du RCD, du PSD, etc., nous rabâchaient depuis les années 60, prose qui se termine par une insinuation raciste : il oppose à ma malfaisance les qualités de deux militants sincères, Georges et son fils Serge Adda. Il n’y avait en Tunisie que ces deux militants de gauche sincères et c’est tout à fait par hasard qu’ls étaient juifs ! Je note seulement qu’il ne cache pas son jeu, ni sa mission : réhabiliter les destouriens patriotes qui ont construit l’Etat avec Bourguiba, et qui sont maintenant, après quelques petites erreurs, en mesure de donner des leçons de démocratie  et de… révolution ! Ces gens qui ont, pour ne parler que de cela, exclu le peuple tunisien du choix de son destin (Bourguiba voulait conduire ce peuple au paradis avec des chaînes) et empli les prisons de ceux qui osaient penser, et qu’on avait amplement torturés pour le principe – on n’a entendu ni M. Dlimi, ni d’autrespatriotes s’émouvoir de ces exclusions ! – ces gens protestent contre leur exclusion, qui ne serait pas conforme à l’esprit de la révolution. Prenez garde : à force de prendre les révolutionnaires pour les pauvres bougres  que vous avez essayé d’en faire pendant 56 ans, vous risquer de leur donner des envies. Mais peut-être est-ce là le but recherché : déconsidérer la révolution en la poussant à la violence pour la faire oublier plus vite.  Vous jouez avec le feu, mesdames et messieurs, et on ne sait pas qui, en fin de compte, sera  brûlé.

Un mot pour finir à propos des islamistes dont on s’indigne qu’ils tiennent un double discours : qui donc leur a appris à le faire ? Ce n’est évidemment pas cet homme moderne, ce républicain intransigeant qui a créé le mouvement islamiste pour contrer… les horribles communistes. Et comme le Néo-Destour et le RCD n’ont pas laissé d’autres modèles de gouvernement que celui du parti unique, quoi d’étonnant à ce que le mouvement Ennahdha soit tenté d’épouser ce modèle ? Pour ma part, je suis, avec 350 autres personnes, rédacteur d’un projet de constitution dont je pense qu’il est profondément démocratique ; où est le projet des destouriens ? A moins que ne soit la constitution de 1959 qui a conduit directement à l’Etat de parti unique ?

PS : Je propose que tous ceux qui ont occupé un poste de responsabilité dans le parti qui était au pouvoir soient privés de leurs droits civiques pour un certain temps. Que les personnes concernées se dépêchent de rectifier leur CV, au cas où l’on m’entendrait !
GN, Le 5 février 2012

vendredi 3 février 2012

Le pain et les libertés, maintenant ! ( par Tahar ABDESSALEM)



L’économie est bloquée et les perspectives du pays s’assombrissent.
On invoque l’arrêt des activités économiques et la destruction de l’emploi (l’année 2011 aurait ajouté 300 000 chômeurs au stock préexistant) suite à la recrudescence des actes incontrôlés, apparentés au vandalisme (sit-ins désordonnés et illégaux, barrages et fermetures de voies de communication, routes, chemins de fer, etc.) et des grèves excessives et non justifiées, dans de multiples entreprises et services publics. Alors comment espérer, dans ce paysage contestataire voire agressif, répondre aux revendications concernant l’emploi et le développement local et régional ? La stabilisation est remise en question, que dire alors des actions d’investissement, seules capables de remettre la croissance forte sur les rails pour enclencher la baisse du chômage accumulé ?

Décrire la situation en ces termes, c’est passer à côté de son trait fondamental, qui la structure, lui donne son sens véritable, et permettrait d’entrevoir les clefs de son évolution : c’est une situation révolutionnaire résultant du renversement d’un système de despotisme politique et d’injustices sociales, où les revendications centrales ont été et demeurent la dignité, la liberté et la justice. Les forces sociales qui ont réalisé ou soutenu la Révolution attendaient et attendent encore la traduction concrète de ces valeurs dans tous les aspects de la vie sociale : conditions matérielles de l’existence, expressions politiques, professionnelles, culturelles, etc.

Rappelons encore que la double tâche, simultanée,  assignée depuis le début- et encore plus fortement après l’élection de la Constituante-, à toutes les bonnes volontés politiques et citoyennes concerne :
  • Le lancement des bases de la reconstruction institutionnelle démocratique de la société par la rédaction d’une nouvelle constitution, concrétisant les revendications révolutionnaires centrales  ' de liberté, dignité et démocratie ', et restant fidèle au sacrifice de ses martyrs, par la reconnaissance et la garantie des libertés et droits fondamentaux et l’élaboration d’une organisation équilibrée des pouvoirs.
  • Le traitement et la résolution de  certains dossiers urgents prioritaires :
-  économiques et sociaux avec : la réduction des souffrances résultant du chômage par l’embauche, autant que possible, dans les institutions publiques, parapubliques et privées, et des mesures d’aides financières ;  la lutte contre l’extrême pauvreté dans différents endroits du pays; la réparation des injustices subies par les salariés précaires, longtemps exploités et ignorés.
-  Judiciaires et sécuritaires avec : le soutien aux familles des martyrs et la prise en charge des blessés,  et la mise en place d’une justice transitionnelle pour poursuivre, juger et sanctionner les coupables de la répression et de la prédation ; la garantie de la sécurité comme un droit fondamental et une condition première de toute vie humaine et sociale, par la réorganisation des dispositifs de sécurité intérieures sur la base des principes républicains et démocratiques et d’un statut assurant aux organes de sécurité leur dignité dans le service des citoyens et de leurs droits.

Une première  constatation s’impose : beaucoup des contestations sociales résultent de la non application d’accords et solutions adoptés depuis plusieurs mois, ou la mauvaise application des décisions prises. Au-delà d’éventuelles considérations politiques, les modes de fonctionnement centralisés et bureaucratiques des institutions responsables, agissant à la manière ancienne, alors que la détresse des populations appelle et exige des mécanismes rapides, conduits par des équipes d’urgence associant des fonctionnaires compétents, des représentants des populations concernées, des acteurs dévoués de la société civile, au plus prés du terrain de chaque problème.

Une deuxième constatation est plus stratégique : il semblerait que beaucoup trop de politiques n’ont pas suffisamment tiré la principale leçon de l’histoire  contemporaine du pays, à savoir qu’il y a un lien organique entre les valeurs et droits fondamentaux-liberté et justice- et le véritable développement économique ! Affirmer les valeurs de liberté et justice sans que les larges fractions de la population puissent en bénéficier par misère matérielle et exclusion sociale, ne peut qu’approfondir les divisions de la société et vider les principes démocratiques de leur substance.
Prétendre rechercher la prospérité économique au mépris de ces valeurs, c’est se draper de l’idéologie du développement et aboutir à terme à l’hégémonie de l’Etat sur la société, et la confiscation de cet Etat par un groupe particulier.
Au-delà du fait qu’aucune « voie vers la démocratie » ne peut adopter des mécanismes qui vont à son encontre et piétinent ses principes et valeurs les plus élémentaires, le problème est encore plus aigu pour notre pays, dépourvu de ressources naturelles imposantes, où seule une organisation sociale ouverte et démocratique permettrait de réaliser ses ambitions de bien-être pour l’ensemble de ses citoyens. Les libertés constituent à la fois des droits fondamentaux et une ressource vitale pour son économie : faire observer par les uns ou les autres qu’elles sont ou peuvent être bafouées, c’est aussi hypothéquer lourdement, sinon plus, les chances de développement économique!

La levée des incertitudes, l’ouverture des horizons et la libération des énergies promises par la Révolution, commandent en urgence, à la fois de nourrir ceux qui crient famine et de conforter les libertés naissantes par leur protection et surtout leur inscription indélébile dans une Constitution démocratique : c’est la responsabilité historique des acteurs majeurs de la société, politiques, sociaux et citoyens.

Tahar Abdessalem